Saturday September 3 2022
Joseph Eid/AFP
She always believed in the potential of the Lebanese agriculture in which she sees the seed for rooting the individual in his village and improving their lifestyle. He was uprooted too early from his Mother country and works for many years to propagate the Lebanese olive tree in his far away Texas. In addition to their love for Lebanon, Nayla Moawad and Farid Rebeiz share the same drive to complete the mission for the wellbeing of the community. At one of their meetings she shared with him her dearest wish that the villagers could live with dignity from their land. That was in 2005 when it was hard for the rural communities to make a decent living, and when a small farmer who could barely make two cents dreamed of investing in concrete instead of soil.
Today, when agriculture is vital for feeding Lebanon and for her future the commitment of the ex-minister and member of parliament to the farmers is much more meaningful, and Farid Rebeiz is determined to well follow the path she traced.
This 15 August, when the holiday had emptied Beirut and its surroundings, Farid Rebeiz asks to visit Nayla Moawad to share with her the mission she inspired him. And he explained “there are in Lebanon abandoned olive groves whose fruits are not picked. Their development would benefit all involved: The land owners, the presses and a workforce made of the villagers where the olive tree is grown or soldiers whose salary has become disgracing”. For her who has always been in her own word “obsessed” in sharing the Lebanese goods with the world and mostly the Lebanese diaspora, Rebeiz mission is beautiful and timely.
The job of these “new” farmers is to prune and irrigate the trees, pick and press its olives. The olive oil is packed in “Bag-in-Boxes” (BiBs) which use Farid demonstrates. The bladder inside the cardboard box contains 3 liters of olive oil; a spigot allows it to be easily dispensed. It is an innovative process that conserves the olive oil and protects it from light and oxidation. The BiBs are then packed 250 per pallet, 8 pallets per container for export Lebanese farmer to US or European farmer with no brokers or intermediaries. The workforce of 125 days per year gets half of the sales proceeds; the land owners and the presses get the other half.
Too good to be true? Despite his idealism, Farid Rebeiz has it all planned. Success is based on 2 factors: The quality of the olive oil and the overseas market. This Forrest Gump “on steroid” has it all covered. For the past 18 years since he started his interest in the Lebanese olive tree, he has surrounded himself with professionals in the olive tree and the support of international organisms such as USAid and Oregon State University. Corine Henuset, an award winner olive oil producer in the Pyrenees Orientales will train the workforce. She will supervise the picking and the pressing to make sure it is per international standards of quality. The final sale is almost assured as olive farmers in France and in the US will get a high quality olive oil for a cost lower than their cost of production; their profit margin would be very interesting.
Lebanon visibly has a competitive advantage with its olive oil production. Global warming and water shortage give this drought-resistant tree a good future. The bet is to produce the quality required by the markets & farmers overseas. There’s only one thing to do to get this seductive project to move forward. On this point, Nayla Moawad and Farid Rebeiz are in agreement: Charge ahead without asking too many questions; it is the only way to get it done.
Samedi 3 sept 2022
Joseph Eid/AFP
Elle a toujours cru dans le potentiel de l’agriculture libanaise, y voyant le ferment capable d’enraciner l’individu dans son village et d’améliorer ses conditions de vie. Il a été très tôt arraché à son pays natal et travaille, depuis plusieurs années, à faire pousser l’olivier du Liban dans son lointain Texas. En plus de leur amour pour le Liban, Nayla Moawad et Farid Rebeiz ont cette même détermination lorsqu’il s’agit de faire aboutir un projet pour le bien-être collectif. Au cours d’une de leurs rencontres, elle lui avait dit que son vœu le plus cher était que les villageois puissent vivre dignement du produit de la terre. Nous étions alors en 2005, les communautés rurales peinaient à générer des revenus décents, et quand un petit producteur réussissait à amasser deux sous, il rêvait de les réinvestir dans le béton plutôt que dans le sol.
Aujourd’hui, alors que le secteur agricole est tout à la fois vital pour la sécurité alimentaire du Liban et porteur de promesses d’avenir, l’engagement de l’ex-ministre et députée aux côtés des cultivateurs prend davantage encore son sens, et Farid Rebeiz compte bien poursuivre sur la voie qu’elle a tracée.
Ce 15 août, alors que Beyrouth et ses environs sont désertés de leurs habitants – jour de congé oblige, – Farid Rebeiz prend rendez-vous avec Nayla Moawad pour lui faire part du projet qu’elle lui a inspiré. Et lui d’expliquer : « Il existe au Liban des oliveraies qui ne sont pas entretenues et dont les fruits ne sont pas récoltés. Ces vergers sont une manne inexploitée qui pourrait devenir une source de bénéfice pour tous ses acteurs : les propriétaires terriens, les pressoirs, et une main-d’œuvre qui serait recrutée parmi les villageois ou les soldats de l’armée libanaise originaires des coins du Liban où l’on cultive l’olivier et dont le salaire est devenu dérisoire. » Pour celle qui a toujours été « obsédée », pour reprendre son terme, par le fait de faire connaître les produits libanais à l’étranger et particulièrement à la diaspora libanaise, l’initiative de Farid Rebeiz est aussi belle qu’inespérée.
La tâche de ces « nouveaux » ouvriers agricoles consisterait à tailler et irriguer les arbres, cueillir les olives et les emmener au pressoir. Une fois pressée, l’huile d’olive serait conditionnée dans les emballages « Bag-in-Box » dont Farid fait la démonstration. Il s’agit d’une boîte en carton contenant une poche conçue pour accueillir 3 litres d’huile et munie d’un robinet qui permet un dosage facile. Un procédé innovant qui assure la parfaite conservation des propriétés de l’huile et la protège de la lumière et de l’oxydation. Ensuite, les boîtes seraient placées sur des palettes, à raison de 250 boîtes par palette, et chaque 8 palettes formerait un conteneur destiné à l’export : du fermier libanais au fermier américain ou européen, sans intermédiaire aucun. La main-d’œuvre, à raison de 125 jours non consécutifs de travail par an, toucherait la moitié du prix de vente de chaque boîte livrée, les propriétaires des vergers et du pressoir se partageant l’autre moitié.
Trop beau pour être vrai ? Sous les dehors d’un idéaliste invétéré, Farid Rebeiz a en réalité bien ficelé son projet. La réussite de celui-ci repose sur deux facteurs : la qualité de l’huile obtenue et une filière d’écoulement de la marchandise sur les marchés étrangers. Or, sur ces deux points, celui qui se présente comme un Forrest Gump en puissance a assuré ses arrières. Depuis dix-huit ans qu’il s’intéresse à l’olivier libanais, il s’est entouré d’un réseau de professionnels de la culture de l’olivier et bénéficie du soutien d’organismes internationaux tels que USAid et Oregon State University. La formation de la main-d’œuvre serait assurée par Corine Henuset, une productrice d’huile d’olive dans les Pyrénées-Orientales dont les produits ont été plusieurs fois primés. Elle supervisera la cueillette et la transformation, et s’assurera de leur conformité aux standards internationaux. Quant à la vente du produit fini, elle est déjà quasi assurée par la présence d’oléiculteurs en France et aux États-Unis intéressés de commercialiser une huile haut de gamme à un prix inférieur à leur propre coût de production. Leur marge bénéficiaire serait donc très intéressante.
Le Liban a visiblement un avantage compétitif en matière de production d’huile d’olive. Avec le réchauffement climatique et son corollaire, la raréfaction des ressources hydriques, la culture de l’arbre le moins gourmand en eau a de beaux jours devant elle. Tout le pari consiste à être capable de produire la qualité requise par les marchés de producteurs fermiers à l’étranger. Il ne reste donc plus qu’à mettre en marche ce projet des plus séduisants. Sur ce point, Nayla Moawad et Farid Rebeiz sont d’accord : il faut foncer sans se poser trop de questions, c’est le seul moyen d’arriver.
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